Pieds nus à travers l’Inde

Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Helmut JUNKER

Parutions :

1968 – Coll. SIGNE DE PISTE – n° 191
Ed. DELAHAYE – 2004 – Coll. S2P – n°4


Résumé

En Inde du Sud, la Mousson a provoqué de terribles inondations, ravageant des districts entiers.
Quelques jeunes autochtones, dont une fillette, ayant fui leurs villages, se retrouvent sur le quai d’une gare, encombré de réfugiés chassés par le sinistre. Ils mendient, ils travaillent, ils fraudent, ils volent, dans l’espoir – souvent déçu – de manger à leur faim. En cela semblables à des milliers d’enfants qui luttent pour leur survie dans ce pays comme dans tant d’autres.
Une espérance les obsède : atteindre Bombay, où ils pensent trouver le travail et la civilisation.
C’est leur itinéraire de cauchemar qui est décrit dans cette oeuvre bouleversante, le premier récit de portée internationale, capable de faire comprendre aux jeunes d’aujourd’hui l’immense détresse des pays pauvres.


Fiche de Lecture

Voilà un titre qui aurait pu figurer dans Rubans Noirs, la collection sœur du Signe de Piste et destinée aux aînés. Helmut Junker, auteur jeunesse allemand, entraîne ses lecteurs dans les invraisemblables méandres et secrets de l’Inde des sixties, bien loin des mirages dorés et frelatés de Katmandou et de toute l’imagerie baba cool d’alors: le sous-continent indien ressemble plutôt à une jungle impitoyable qu’à un bazar ou une pharmacie pour occidentaux en goguette…
Et la vie y est particulièrement dure pour les plus pauvres et les plus petits d’entre eux: les enfants de misère, abandonnés, rejetons de familles innombrables, se battant chaque jour pour simplement pouvoir manger, boire une eau fraîche, dormir en sécurité.
Malgré la cruauté du monde, le mépris ou le sadisme des adultes, ils se serrent les coudes et avancent…
Quand la mousson arrive et ravage leur village, il ne reste rien d’autre à faire que partir et tenter de trouver ailleurs une place au soleil.
Et, jusqu’au bout, la réalité sera plus dure que le rêve, et la désillusion la seule récompense des efforts de Kanak, qui aura tant souffert pour rien, et dont le destin s’avérera encore bien plus périlleux demain qu’aujourd’hui…
Ce livre témoigne de l’ouverture au monde de la collection, dans les années soixante comme au début, en 1937. Les récits coloniaux sans grande distance ont progressivement laissé la place à des romans plus durs, plus proche du journalisme à la Albert Londres ou Henry de Monfreid.

première partie de l’analyse d’Alain JAMOT, extraite de l’Intégrale SIGNE DE PISTE Tome 3 – 1962-1970.