Les Forts et les Purs

Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Jean-Louis FONCINE

Parutions :

Ed. ALSATIA – 1951 – Coll. SIGNE DE PISTE – n°47
(première édition)
Coll. SIGNE DE PISTE
Coll. NOUVEAU SIGNE DE PISTE
Ed. FLEURUS – Coll. SIGNE DE PISTE
Editions DELAHAYE – 2018 – Collection Signe de Piste n°74


Résumé

Un dimanche d’automne dans les marécages et les savanes du pays d’Ourcq… Michel, le chef d’une curieuse équipe, reçoit sur son poste émetteur-récepteur un mystérieux et inquiétant appel. Méprisant tout danger, il se rend en pleine nuit à la «cabane aux lapins» où dans la cave, au sol jonché d’ossements d’animaux, à le lueur d’un éclairage lugubre, l’attend Guy, le petit sauvage, le poignard à la main…
Michel éludera le duel, mais à travers forêts, brouillards d’hiver et rafales de neige, à travers grands jeux et raids, se poursuivra jusqu’aux plus hauts sommets des Vosges, le drame de cette étrange inimitié entre deux garçons, également farouches et fiers, que séparent certains souvenirs, certains actes…
patrouille du Renard est fin prête pour le grand camp d’été en Bourgogne où elle ne pourra que s’illustrer brillamment face aux deux autres patrouilles – le Loup et le Cerf – qui constituent la troupe. Mais, au dernier moment, survient un imprévu : sur la décision du chef de groupe et du chef de troupe, le grand camp se déroulera finalement en Bretagne.
Un camp de toute tranquillité et sans histoire en perspective, mais qui réservera pourtant bien des surprises et des coups de théâtre aux patrouillards du Renard qui n’en demandaient pas tant !…


Fiche de Lecture

Avec ce titre, Foncine rompt avec la magie des «Chroniques du Pays Perdu»: terminée la féerie bucolique du «Relais», la gouaille des «Ayacks» ou la mélancolie du «Foulard»…
Les années cinquante sont dures, cruelles, et broient les vieux idéaux: guerre froide, bloc communiste, guerre de Corée, guerre d’Indochine, effondrement de l’Empire et déchristianisation. Bref, pas de quoi rire…
Michel Menu, guerrier nietzschéen et pédagogue inspiré, invente les Raiders Scouts, pour réveiller un mouvement guetté par le roupillon et les certitudes. Foncine, un temps compagnon de route de ce condottiere sulfureux au sein de la rédaction de la revue Scout, décide alors d’écrire un roman qui évoquera, en filigrane, cette nouvelle étape du scoutisme.
A l’opposé des «Deux rubans noirs» de Pierre Labat, oeuvre hantée par la mort et le renoncement dans une Allemagne déchiquetée et mortifère, qui décrit l’activité fantasmée des Raiders, Foncine choisit de suivre des laissés-pour-compte de la pédagogie traditionnelle, des fils de prolos ou de paysans promis à une existence morne et sans intérêt et pour qui seules les activités raiders peuvent encore signifier quelque chose de désirable…
Il nous montre l’enthousiasme pour ces nouvelles techniques qui vont vite et font du bruit; les espérances, le besoin d’idéal de la jeunesse dans une France qui s’effondre, balançant entre nostalgie de Pétain et Atlantisme béat, sur fond de tiercé et d’alcoolisme…

Analyse de Alain JAMOT, extraite de l’Intégrale SIGNE DE PISTE Tome 1 – 1937-1955