Les Enfants de Budapest

Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Thomas SZABO

Parutions :

Editions Alsatia – 1959 – Collection Rubans Noirs n°7
(première édition)
Editions Alsatia – n° 91 – 1979 – Collection le Nouveau Signe de Piste
Editions DELAHAYE – 2017 – Collection SIGNE DE PISTE n°62


Résumé

La révolution hongroise d’octobre 1956 n’a pas cessé de faire couler de l’encre… et probablement du sang. C’est un événement dont les années à venir découvriront avec stupeur l’importance, au même titre que le « Printemps de Prague ».
De tout temps des jeunes gens et parfois des enfants ont été mêlés aux révolutions et aux convulsions politiques. (Ni les événements du Vietnam ou du Cambodge, ni ceux de l’Irlande, ni ceux du Liban, ni ceux de l’Iran… ne donnent de démenti à cette assertion.) Mais c’est peut-être la première fois dans l’Histoire qu’ils descendent au combat par bandes, par immeubles, par rues entières.
L’aventure vécue par Thomas et Féri, qui s’enrôlent avec leurs camarades de classe dans le célèbre bataillon « Corvin », se déroule dans une atmosphère de confiance et de désespoir, de bravoure et d’épouvante, qui en fait un document exceptionnel de l’Histoire de notre temps.


Fiche de Lecture

Il faut avoir lu ce livre !
Pas seulement pour ses qualités littéraires, il s’agit d’un journal évènementiel, mais au nom du souvenir !
Alors que nous commémorons chaque année le débarquement des alliés en 44 et la libération de notre pays, nous n’avons pas le droit d’oublier que des peuples opprimés par Hitler et ses sbires pendant cinq ans de guerre, durent, une fois celle-ci terminée, subir le joug de Staline et du totalitarisme. Une souffrance supplémentaire qui ne fut pas toujours dénoncée avec la véhémence nécessaire justifiée par cette atteinte aux droits de l’homme.
Certains Etats satellites de l’ex URSS tentèrent de résister à cette occupation, ce fut le cas de la Pologne, de la Tchécoslovaquie et de la Hongrie, qui furent martyrisés et écrasés sous les bottes de l’envahisseur, soi-disant grand frère.
En 1956, le peuple de Hongrie se révolte…grèves…manifestations…puis barricades et guérilla urbaine…Des fusils, des cocktails Molotov contre des chars puissamment armés et des soldats ayant ordre de réprimer toute révolte.
Budapest se soulève tout d’abord, suivie par la province.
Les insurgés ne supportent plus l’emprise communiste sur leur pays, les privations, les déportations et les exactions de l’AVO la police secrète hongroise à la solde de Moscou.
Avec leur premier ministre Imre Nagy, qui paiera la révolte de sa vie deux ans plus tard, les Hongrois veulent retrouver un pays libre en chassant l’occupant trop omniprésent dans les affaires de l’Etat, appliquant la politique tyrannique de Staline.
La révolte est rapidement noyée dans le sang des Hongrois écrasés par les chars de l’armée rouge, sans que l’occident trop préoccupé par l’élection du président des USA ne fasse intervenir l’ONU pour mettre fin au massacre.
Nous sommes encore en période de guerre froide entre les deux blocs Est-Ouest qui se sont partagés le continent européen.
Thomas a 15 ans et prend une part active aux évènements avec d’autres adolescents. Il nous relate dans ce livre les quelques jours de durs combats auxquels il a participé.
C’est un journal vivant, qui ne peut pas laisser indifférent. C’est aussi un récit d’espoir de cette jeunesse prête à se sacrifier pour la libération de son pays et son avenir.
Il y a des drames, bien sûr, mais aussi l’ambiance fraternelle qui règne dans le bataillon « Corvin » où il est incorporé. La peur, la joie, l’espoir, l’innocence, règnent dans le groupe dont le seul but est de chasser les « russkis » de la mère patrie.
Quand on observe ce qui se passe encore de nos jours au nom d’idéologie politique ou religieuse, on se rend compte que ce livre n’a pas pris une ride et on comprend mieux que des peuples se sacrifient dans la souffrance pour obtenir le droit de se gérer eux-mêmes.
Je ne le crois pas Thomas Szebo ait romancé son texte, il me semble trop proche de la réalité historique connue.
Ce récit flamboyant fait honneur à Rubans Noirs. Il faut le lire et ne pas l’oublier.
L’Europe a aujourd’hui accueilli ces pays membres dans sa communauté, mais il est bon de se souvenir qu’ils avaient été incorporés d’office dans l’URSS sans que les citoyens ne soient interrogés autrement que par les polices et les militaires !
Ce livre donne encore plus de sens au mot Liberté !

Analyse de M.B. – Extrait de l’INTEGRALE SIGNE DE PISTE – Tome 4