La Bande des Ayacks
Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste
Jean-Louis FONCINE
Parutions :
Ed. ALSATIA – 1938 – Coll. SIGNE DE PISTE – n°4
(première édition)
Ed. ALSATIA – 1946 –
ED. ALSATIA – 1953 –
1962 Coll. SIGNE DE PISTE n°12
Coll. NOUVEAU SIGNE DE PISTE
Album illustré
Disque Audio
Ed. du LOMBARD – Bande Dessiné
Ed. FLEURUS – 1994 – Coll. SIGNE DE PISTE
Editions DELAHAYE – 2014 – Coll. SIGN DE PISTE n°31
Résumé
L’effroi s’est emparé de Malaïac, petit bourg du Pays Perdu, où se succèdent des incidents burlesques ou pathétiques…
Lorsque des «justiciers» se mêlent de faire régner la Justice, tout est à craindre, l’ordre établi vacille et des notables s’affolent.
Qui l’emportera des Ayacks en révolte, ou de ceux qui ne veulent rien comprendre, rien modifier, rien admettre ?
Premier roman de Jean-Louis Foncine, classique du roman jeunesse, il porte déjà en lui toute la magie de cet auteur inclassable, avec un cocktail (action, idéal, humour et poésie) dont lui seul détenait le merveilleux secret.
Fiche de Lecture
Ce premier roman de Jean-Louis Foncine installa d’entrée la spécificité du Signe de Piste : à des années-lumière des collections scoutes existant déjà, Foncine présentait un groupe d’enfants et d’adolescents contestant l’ordre adulte, et remportant la victoire, avec l’aide des scouts !
Ce fut un beau scandale à l’époque, et la revue des chefs Scouts de France se fit l’écho de la polémique. Bien avant Mai 68, Marcuse et les légions de contestataires qui s’engouffrèrent dans la brèche, Foncine donnait la parole aux mômes, recréait une poésie baroque, subtil mélange de descriptions bucoliques de la Comté, de grands jeux scouts, de truculence mi-Louis Pergaud mi-Henri Vincenot…
Foncine, alors responsable scout, se glissait dans la peau de l’homme-enfant cher à Baden-Powell, c’est à dire un homme capable de retrouver le langage symbolique de l’enfant sans sacrifier pour autant son intelligence d’adulte… Et il y ajoutait ce secret si bien gardé de la littérature française, et pas seulement de la littérature de jeunesse : son talent d’écrivain, la limpidité de son style, l’efficacité de ses dialogues…
Publié d’abord sous la forme d’un jeu dramatique co-écrit avec Pierre Joubert, son comparse en grands jeux, veillées et jeux scéniques (c’était alors la grande vogue du théâtre chez les scouts d’avant-guerre, dans le sillage de Léon Chancerel), monté plusieurs fois à Paris, Foncine fut alors contacté par un producteur de cinéma désireux d’en faire un film. Le scénario fut développé… Puis le producteur souhaita accompagner la sortie du film par la publication d’un ciné-roman destiné à être vendu dans les salles obscures. C’était déjà une nouvelle mouture de l’opus… L’affaire, bien entendu capota, et le pauvre Foncine se retrouva avec son manuscrit sous le bras, unanimement refusé par les éditeurs (tout comme Dalens avec son « Bracelet »).
C’est le même homme, Jacques Michel (de son vrai nom Maurice de Lansaye) – figure fameuse du scoutisme catholique d’alors, ex-directeur de la collection ‘’Feu de Camp » chez J. de Gigord et premier directeur du Signe de Piste – qui sauva l’oeuvre. C’est lui qui avait déjà accepté le « Bracelet » Il lut La Bande des Ayacks en une soirée et téléphona à son auteur : le livre allait paraître, sans y changer une virgule !…
Le reste appartient à l’Histoire : constamment réédité, copié, adapté en BD, à la télévision française, le premier roman de Jean-Louis Foncine semble se soucier des aléas de la postérité comme d’une guigne : plus de soixante ans après sa première édition, des gosses tombent toujours dessus et entrent dans le merveilleux royaume du sorcier de Malans, où le tragique n’exclut pas le comique, et la poésie le goût de l’Aventure…
Analyse d’Alain JAMOT, extraite de l’Intégrale SIGNE DE PISTE Tome 1 – 1937-1955