Jean-Claude ALAIN

Auteur – Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Etat Civil :

alias Alain Tersen
alias Jean-Marie Dooz
alias Bernhardt Walbach


Biographie

De son vrai nom Jean-Léopold, Jean-Claude Alain fut un des auteurs fondateurs de la collection Jamboree aux éditions SPES (à laquelle il participa de 1952 à 1958), et l’un des fondateurs de la fédération du scoutisme européen. Il fonda une troupe de « scouts russes » à Paris qui prit le nom de groupe du Saint-Sang et rencontra en 1954 des Europa- scouts en Autriche. Plus tard, il se rapprocha de l’association allemande des Europa-Scouts, dirigée alors par leur Commissaire National Heinz Hake. Une scission au sein des Europa-Scouts le conduisit à être nommé, à l’unanimité des chefs allemands présents à Cologne en ce 1er novembre 1956, Commissaire Fédéral d’une nouvelle organisation, qui prît le nom de « Fédération du Scoutisme Européen ». Les statuts constitutifs de la FSE furent rédigés, approuvés et signés les 3 et 4 novembre 1956 à Cologne. Les premières orientations de cette association se voulaient européenne, traditionelle (maintien du système de patrouille) et chrétienne à tendance oecuménique (JC Alain étant d’inspiration orthodoxe). Il quitta la FSE en 1962. Son action, hors champ littéraire, sera plus discrète dans les années 60 et 70.

Jean-Claude Alain est un auteur très prolifique qui participa en même temps au développement de la collection Signe de Piste par des œuvres marquantes ry à la collection Jamboree dont il assura la direction. Il écrivit, entre autres, les aventures du Prince Mikhail en clin d’œil au Prince Eric de Serge Dalens.

 « C’est quelqu’un que j’ai vraiment découvert (je parle de l’homme, pas de ses oeuvres, lues pour une bonne part depuis bien longtemps), entre 1998 et 2003, c’est-à-dire tardivement, pendant ma période Editions Alain Gout. Auparavant, je ne l’avais pas approché, accaparé par d’autres manuscrits, d’autres auteurs, les différentes relances du Signe de Piste. Je gardais cette rencontre sous le coude, et quand le jour est venu, j’ai découvert un homme d’une grande qualité de contact, chaleureux, encourageant et épaulant de son mieux son (très petit) éditeur du moment (qui en avait bien besoin). Un homme pas du tout imbu de lui-même malgré le catalogue impressionnant de ses oeuvres et son propre passé d’éditeur (il fonda et dirigea la collection Jamboree chez Spes, le seul vrai concurrent du Signe de Piste), un auteur très souple et conciliant quand je lui proposais des modifications lors d’une réédition ou sur un manuscrit inédit. C’était aussi quelqu’un de très ouvert au monde, et toujours à l’affût des problèmes des jeunes dans le monde d’aujourd’hui comme en témoigne son tout dernier et poignant roman : « Du même sang toi et moi », tournant autour des thèmes du sida, du judaïsme et de tout ce qui fait l’univers des lycées d’aujourd’hui. Mais déjà, il y a plus de 50 ans, son « Mikhaïl prince d’Hallmark » était d’une modernité et d’un engagement assez exceptionnel pour son époque : un prince qui ne vit pas pour préserver son trône mais pour aimer et protéger son peuple, et qui lutte, jusqu’au goulag contre une puissance de l’Est, en 1953, c’était non seulement très  »moderne », mais aussi assez osé dans la petite république des lettres enfantines…L’inventaire des oeuvres de Jean-Claude Alain est impressionnante, au point que pour ne pas trop envahir le catalogue de la collection Jamboree il dut multiplier les pseudonymes ! Jugez-en, même si la liste complète est un peu fastidieuse, mais c’est justement sa longueur qui permet de jauger de la prolixité de cet auteur peu commun :


Bibliographie

Aux Editions Delahaye (Collection Signe de Piste) :

  • SOL Y SOMBRA, roman
  • MIKHAIL, PRINCE D’HALLMARK, roman
  • LE CHEMIN SANS ETOILES, roman
  • LA FIN D’HALLMARK, roman
  • ERIC ET MIKHAIL, roman
  • SHAWN-LA-BALEINE, roman.

Autres Editeurs
L’ÉTRANGER, récit.
L’ETRANGER DANS LA PATROUILLE, roman.
LA MAISON DU BORD DES SABLES, roman.
L’ÉQUIPIER, récit.
PORT DES BRUMES, roman.
LA MARQUE DE SANG, roman.
LE FILS DU LAC, roman.
LE ROI MEZEL, récit. (En collaboration avec Alain ARVEL.)
GROUPE DU SAINT-SANG, récit.
LE ROYAUME PRES DE LA MER, récit.
PIERROT LUNAIRE, récit.
LA PISTE 116, roman.
LE JEU DES ROIS, roman.
LA NUIT MERVEILLEUSE DE LA CIGOGNE, roman.
LA NUIT DES SAINTS INNOCENTS, roman.
LES CONTES DE L’ÉTRANGER.
DEMAIN IL FERA JOUR, roman.
LE JEU DES TEMPLIERS, roman.
L’ENFANT DES TÉNÈBRES, roman.
LES ENFANTS DE DUBLIN.
DANS L’OMBRE D’UN AUTRE, roman.
L’ETUDIANT DE PRAGUE, roman.
DU MÊME SANG TOI ET MOI, roman.
LE FILS DU LAC, roman
LE LIVRE DES ENFANTS MORTS


Bibliographie

(suite)

 » Au total, on doit arriver, à quelque chose près, au total des romans de Dalens et Foncine réunis. une vie d’écrivain bien remplie. Et riche, car si certains titres ont vieilli, d’autres sont restés étonnament modernes et lisibles. J’avais eu le bonheur d’en rééditer quelques uns, en Editions Alain Gout, et projeté d’en rééditer un grand nombre d’autres qui me semblaient toujours actuels. Le temps m’a manqué, mais Delahaye a pris le relais, et publié déjà « Sol y sombra », qui sera, je l’espère, suivi de beaucoup d’autres.Ces romans méritent de poursuivre leur carrière : Jean-Claude Alain n’avait pas son pareil pour explorer l’âme adolescente, décrire les tourments et combats intérieurs, les luttes sociales, la fraternité scoute, parfois avec beaucoup, beaucoup de pathos (la recette fait vendre !). Il n’hésitait pas à placer ses personnages dans des situations à la limite du vraisemblable (mais chacun sait que la réalité dépasse la fiction), le sommet étant sans doute atteint dans cette « Maison du bord des sables » où une mère loue les services d’un garçon de 13 ans afin qu’il remplace son fils mort pour aider à maintenir en vie son mari aveugle…, lequel mari est au courant du subterfuge depuis le premier jour et ne dit rien par amour pour sa femme qu’il veut aider ainsi à surmonter son deuil et à se reconstruire ! Mais l’enfant mort était un mauvais fils, tandis que le fils de substitution est un bon petit : haine de la mère, torture morale du gamin coincé entre ses deux personnages, puis catharsis et rédemption finale de la mère. Rideau. Ouf ! On est dans le prolongement du roman populaire à la sauce jeunesse, et, résumé ainsi, c’est assez improbable, voire insupportable, et pourtant, et c’est la marque des grands écrivains, Jean-Claude Alain réussit, dans ce méli tendance mélo, à accrocher son lecteur et à le tenir en haleine jusqu’à la happy end. Il avait ce talent, mais il savait aussi sortir de genre melo opera pour revenir au réel : « Du même sang toi et moi » est un chef d’oeuvre de dépouillement et de sincérité dans la narration : les deux extrêmes d’un même art.Il avait, aussi, comme Jean-Louis Foncine, l’art du titre frappé comme une médaille : « Le Livre des enfants morts », « La Marque de sang », « Le Jeu des rois », ‘L’Enfant des ténèbres », son oeuvre est un chapelet de titres tantôt choc, tantôt intincelant, tantôt séducteur. Cela sonne clair et net, afin d’exercer un pouvoir de fascination sur le lecteur et de l’amener à entrer dans le roman.Il a rejoint le paradis des écrivains. Raison de plus pour courir les bouquinistes pour rechercher tous ces trésors : les lire ou les relire permettra à ses fans de le garder bien vivant « . (Texte de A.G.)