Loups de mer

Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Michel BOUTS

Parutions :

1956 – Signe de Piste n° 91
2015 – Collection Signe de Piste n°44 – Editions Delahaye


Résumé

Sur la côte bretonne, Bertrand commande l’Espadon, Anne-Elise fait courir son clapotis et le père Le Meur a embarqué un curieux équipage sur sa Morgane…
Pourquoi ces trois bateaux se mettent-ils à croiser avec une pareille insistance devant l’île Houarn ?
L’île aux « Plongeons cendrés » cache un mystère que les uns veulent percer et dont les autres veulent jalousement préserver le secret.
Dans quelle mesure Gonzague de Coëtkerdu, le propriétaire de l’île interdite, dit-il la vérité ? C’est ce que Bertrand et Anne-Elise, l’un sur le chemin de la mer, l’autre dans les replis du cœur, s’appliqueront à éclaircir…
Juillet, tour à tour le soleil et la pluie, le calme de la mer et ses colères. Après avoir échangé pas mal de coups, Bretons et Parisiens finiront quand même par se retrouver dans l’Amitié.


Fiche de Lecture

Michel Bouts évoque, dans cette histoire, un milieu tout à fait différent de son premier livre (et chef-d’œuvre) La châsse de Saint-Agapit. Ici, plus de campagne déchristianisée et de paysans alcooliques, de patrouille scoute niaiseuse et déboussolée, mais une famille très bourgeoise et un environnement marin omniprésent.
Bertrand, dix-sept ans, ne rêve que de bateau, de mer, d’embruns et embarque comme équipage les mâles en bas âge de la famille…
S’ensuit une intrigue un peu bancale de rivalités entre deux frères et autour d’une île dans laquelle notre héros se laisse embarquer.
Des filles en scooter (nous sommes en 1956) apparaissent, et prennent une part importante au dénouement, ce qui n’est pas si courant au Signe de Piste.
La magie des premiers romans scouts d’avant-guerre n’est plus là, malheureusement, et on suit sans grand enthousiasme cette saga à forte connotation familiale. Un roman plaisant, sans cette tension pourtant un peu maladroite qui faisait le charme des opus d’avant-guerre.
L’auteur était un pédagogue chevronné, chef Scout de France avant-guerre et fondateur, avec sa femme Geneviève, de l’Ecole du Gai Savoir, un internat familial installé à Neauphle-le-Vieux en 1942, puis transféré à Dingé et enfin installé pendant 30 ans à Bazouges-la-Pérouse, et qui accueillit le comédien Claude Rich comme élève.
Il fit ses études à l’École des Roches (un des berceaux des premières expériences scoutes en France) et devint un temps prof d’anglais et de chant grégorien (!) à Pontoise.
Il livra en tout quatre romans au Signe de Piste : La Châsse de Saint Agapit (1939), Pied de Biche (1945), Loups de mer (1956) et L’as de pique (1957). Son frère, Louis-Charles, livra également un manuscrit à la collection, Pacifique Nord (1942).
Michel Bouts, bien qu’issu du scoutisme catholique, s’en éloigna progressivement pour finir par s’en dissocier totalement :
« Il me reste bien peu de temps pour vous parler de « La Veille St Michel ». C’est une organisation dans la ligne du scoutisme, que j’ai fondée à l’usage de nos élèves. C’est, si l’on veut, un mouvement de jeunes, sorte de grand jeu éducatif, débarrassé de l’attirail et de l’uniforme anglo-saxon, et puisant son idéal dans la chevalerie et plus précisément chez les premiers Templiers. (je dis les premiers, car les derniers étaient moins édifiants.) Moines et soldats. Contemplatifs et combattants. Quel plus beau programme pour des adolescents ?
Ils ne font pas de promesse à la manière scoute car je trouve que cette promesse vient se surajouter à la Rénovation des Vœux du Baptême. Mais ils ne sont admis que sur un vote de leurs aînés et après avoir satisfait à un certain nombre d’épreuves axées surtout sur les connaissances religieuses et la maîtrise de soi”. (Conférence au Chapitre de l’Abbaye de Landévennec sur l’École du Gai Savoir – 19 mars 1961).

Analyse d’Alain JAMOT – dans l’Intégrale SIGNE DE PISTE – Tome 2