Les Frères du Rhin

Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Jean d’IZIEU

Parutions :

1953 – Signe de Piste Junior n° 9
2015 – Collection Signe de Piste n° 40 – Editions Delahaye


Résumé

Au temps lointain où les garçons n’allaient pas au lycée, et où les loups couraient comme chez eux en forêt de Rambouillet… Au temps où l’on ne savait jamais, en partant se promener, si l’on allait rencontrer une Centurie romaine, un ours ou une horde de Barbares…
En ce temps-là, il y avait déjà des garçons qui n’étaient pas toujours d’accord avec les grandes personnes. Surtout quand les grandes personnes les prétendaient bons à rien.
Dans la ligne de « BALDUR DE LA FORÊT », Jean d’Izieu vous présente aujourd’hui l’histoire des « FRERES DU RHIN» : Gerhard aux yeux verts et au coeur large, Rolf à la mâchoire de jeune carnassier et à l’esprit pétillant, Helmuth le poète et surtout Baldur le généreux, le jeune chef dont on ne discute pas les ordres et pour qui on se ferait tuer joyeusement…
A la fin du livre, vous ferez comme Wolfram : vous vous frotterez les yeux, ne sachant plus très bien où vous en êtes, et prêts à dire, si votre meilleur camarade frappe à la porte : « Entre, Gerhard… »


Fiche de Lecture

A l’époque des « barbares » et de la colonisation romaine en France, à celle des premiers pas vers la christianisation, le roman de Jean d’Izieu nous emmène à la suite de Baldur de la Forêt pour une alliance et une lutte contre les derniers pillages des Huns. Les romans et le clan de Baldur vont s’associer pour les repousser avec stratégie, tout en essayant de faire accepter au clan l’existence d’un seul vrai Dieu.
Le récit se déroule en trois parties : une présentation des personnages, des lieux et de la situation ; l’arrivée d’éléments perturbateurs qui commencent à enclencher l’action ; et enfin le déroulement de l’action et sa résolution. Histoire dans une histoire, encerclant ce récit de Baldur, ce sont en réalité ses descendants qui rêvent, des centaines d’années plus tard, de la légende et de leurs ancêtres. Le lecteur se trouve à son tour mené dans ce récit palpitant, dans une époque mythique entre celtes et latins, où les traditions se mêlent.
L’histoire fait presque écho à Baden-Powell qui constitua les premières patrouilles d’éclaireurs en demandant à des jeunes de transmettre des renseignements pendant certains conflits. Ainsi, les Frères du Rhin s’apparentent eux-mêmes à une patrouille. Eclaireurs, au sens originel, jeunes, sportifs, habiles, se mettant au service, ayant trouvé un nom qui les rassemblait, tous se soutiennent et servent la même cause. Tout comme dans une patrouille, ils prêtent allégeance à un chef, ici Baldur, qui doit les mener avec justice, justesse mais aussi bienveillance dans les missions qui leurs sont confiées.
Le sens du courage, de la volonté et du sacrifice est mis en valeur à travers le groupe que forment ces jeunes garçons.
De plus, Baldur est la figure du chef, comme un « CP » ou chef de patrouille, il a la responsabilité des autres, physiquement mais aussi de leurs âmes. Cela implique pour lui d’être fort et de se reposer sur Dieu pour assumer cette charge.
Baldur doit aussi représenter cette image du « vrai » chef : un homme doué de qualité, d’exigences qui sont en réalité là pour préserver le bien des hommes qu’il gouverne. Topos en littérature, cette image du chef se retrouve dans de nombreuses autres œuvres, on peut citer parmi elle Vol de nuit d’Antoine de Saint-Exupéry par exemple, où le patron des aviateurs, dans une certaine sécheresse de ton, une attitude très stricte, s’oblige à ne jamais douter pour porter vers le haut les hommes-qui comptent sur lui.
« Si tu marches devant, ils te dépasseront.
Si tu donnes ta main, ils donneront leur peau. »
Les Frères du Rhin est un beau roman d’amitié, de cette amitié qui porte loin et haut grâce au courage et à la bienveillance.

Analyse de Claire B. – 2018