Le Cahier noir

Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Pierre-Alain MAYOL

Parutions :

Ed. ALSATIA – 1966 – Coll. SIGNE DE PISTE – n° 173
(première édition)
Ed. DELAHAYE – 2005 – Coll. S2P – n°09


Résumé

C’est seulement parce que tous ses ‘’vrais’‘ copains sont partis en vacances, que le fier ‘’vicomte’‘ Cavallet, Gilles de son prénom, a daigné inviter son camarade Jacques Herbelin à passer avec lui un séjour à la campagne. Mais Jacques le timide, Jacques l’effacé ne révélera-t-il pas un courage supérieur quand tous deux, par légèreté, se trouveront engagés dans une aventure dont ils n’avaient pas prévu toutes les conséquences.
En effet, on ne pénètre point par effraction dans un château moins abandonné qu’il n’y paraît… sans s’attirer quelques graves ennuis, surtout si l’on y découvre un énigmatique cahier noir et une étrange correspondance datée de l’année terrible.
Gilles et Jacques apprendront-ils ce qu’est devenu l’impétueux Antoine de Ray qui écrivit ces lignes brûlantes d’amour et de violence, arrêtées brusquement au milieu du cahier noir ?
Trouveront-ils la cause de la haine que nourrit l’inquiétant Lamolette à l’égard du vieux marquis de Ray et pourront-ils faire échec à la vengeance impitoyable qu’il prépare en voulant s’emparer de Chambornay ?
Empêcheront-ils Denis, qui a tellement besoin d’argent, de vendre les lettres qu’il a subtilisées ?
Enfin, finis les jours brûlants, les héros de l’aventure, ne découvriront-ils pas quelque chose d’autrement précieux que la solution d’une énigme : l’amitié !


Fiche de Lecture

Il y a du Ferney dans ce CAHIER NOIR. Comme dans FORT-CARILLON, les protagonistes se définissent par leur classe sociale : toutes ne se valent pas, mais le cœur permet de franchir des échelons que l’argent seul n’achète pas.
Voici donc Gilles, beau gosse fils d’industriel, qui supporte comme un guignon le roturier Jacques, moins beau (c’est l’incipit du roman), couleur de muraille car fils de notaire. Tous deux vont découvrir un château perdu. Jacques s’en éprend et apprend par hasard qu’un affreux parvenu, B.O.F. affameur de bons Français, veut l’acquérir, le raflant aux œuvres sociales de l’archevêché et se vengeant en même temps du propriétaire actuel, un marquis au bout du rouleau. Vengeance? Mais pourquoi ? Gilles et Jacques vont essayer de le comprendre et finiront par trouver, dans le château même, le journal écrit en 1870 par son seigneur d’alors, adolescent, le marquis de Ray.
Son auteur est passionné à l’excès. Il a le sens mais pas l’intelligence de l’honneur. Après quelques incartades civiles, voilà que les Allemands arrivent et tuent son père. Le meurtrier, jeune aristocrate prussien très comme il faut, vient s’installer au château, seul face au fils et à quelques croquants restés fidèles. Et même pas capable de se taire ! Ray junior apprend tout et décide de tuer le uhlan à particule malgré les remords muets de ce dernier. Ce sera un rite de passage?; on ne le prendra plus alors pour un enfant. Mais lisons plutôt: «Ce soir, ce sera la guerre, la vraie. Au château, le lieutenant (…) aura cessé de vivre. Je l’aurai tué d’une balle dans le cœur. (…) Ce soir, la fenêtre s’ouvrira, je serai un homme».

première partie de l’analyse de Pierre SCHNEIDER, extraite de l’Intégrale SIGNE DE PISTE Tome 3 – 1962-1970