La Forêt qui n’en finit pas

Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Jean-Louis FONCINE

Parutions :

Ed. ALSATIA – 1949 (première édition) – Coll. JOYEUSE
Ed. DELAHAYE – 2011 – Coll. SIGNE DE PISTE – n°05


Résumé

Au cœur de la forêt de Chaux, la troisième de France par son étendue, une équipe de filles vit une étrange aventure.
Vont-elles découvrir le message du Seigneur de marbre rose que garde jalousement les Aiglons ?
Avec elles, vous assisterez à l’extravagante soirée du Château des Oiseaux et au combat de la vieille Saline Royale.
Vous ferez connaissance avec Marie-Tropique, Franc-Gosse et tous les aventuriers de la forêt


Fiche de Lecture

Foncine, de retour de guerre, n’a pas renoncé à ses rêves littéraires et journalistiques. Il crée, chez Alsatia, la collection Joyeuse, destinée aux filles.
La publicité ne fait pas dans le détail : « Des livres que vos frères vous disputeront, Guides, Jeannettes, Éclaireuses, Jeunes filles de France. Enfin des livres écrits pour vous. Et ce n’est pas une collection Fleur bleue. Ce n’est pas une collection 1830. C’est une collection moderne » ! Il ratisse déjà large et s’adresse aussi aux Éclaireuses de France, Israélites et Unionistes !…
Foncine y publie ce roman dont les protagonistes sont des Guides de France. On devine la commande, le travail contraint et probablement baclé… Eh bien non, au contraire. Si ce livre n’est pas le plus connu de son auteur, il se hisse sans problème au niveau des précédents opus du magicien… Fille mystérieuse venue du Brésil, disparitions, énigme historique, petits paysans, ombre de l’Empire et, surtout, apologie, cri d’amour pour la Forêt. Une des plus mystérieuse passions de Foncine, qui ira jusque dans l’antre d’Ernst Jünger pour s’entretenir de cette poétique obsession commune… Ce livre surprend, envoûte, charme son lecteur… Bâti à partir de lectures historiques obscures, l’intrigue tient la route et donne une dimension héroïque nouvelle au Pays Perdu…
Hélas, Joyeuse fut une cruelle déconvenue : les livres ne se vendaient pas, les filles préférant majoritairement les romans pour garçons… Le roman intégra donc le Signe de Piste et vint compléter les Chroniques du Pays Perdu, tétralogie artificiellement créée pour concurrencer celle du Prince Éric. Joubert commet alors de superbes illustrations d’un chaste érotisme, particulièrement dans les dernières éditions des années 70, et nous rappelle à cette occasion qu’il fut aussi un peintre de la beauté féminine, aussi précis, poétique et génial que dans les milliers de croquis consacrés aux garçons.
Pour l’amateur, nous conseillons de rechercher les vieux numéros de la presse catholique à destination des jeunes filles, car là aussi, en ces merveilleuses années 70, Joubert croquait sans répit d’ affriolantes nymphettes en pat’ d’éph’ et foulards fuschia, affublées d’invraisemblables chapeaux et amulettes « made in Katmandou » : Pierre Joubert baba-cool ? Qui l’eut cru…

Extrait de l’analyse de A.J. – 2005.