Karakoulé

Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


X.B. LEPRINCE

Parutions :

Ed. ALSATIA – 1960 – Coll. RUBANS NOIRS – n°16
(première édition)
Ed. DELAHAYE – 2005 – Coll. SIGNE DE PISTE (Campus n°3)


Résumé

Aimez-vous les histoires d’espionnage ? Préférez-vous les récits policiers aux romans l’aventures ? Les lointains voyages aux promenades parisiennes, les chapitres de cape et d’épée aux pages idylliques, les dialogues philosophiques aux doux entretiens ? Préférez-vous plutôt ne pas choisir et goûter à tout cela ? Alors lisez KARAKOULÉ, éclatant de force et de jeunesse.
Sautez du Quartier Latin aux forêts yougoslaves, des hôtels particuliers de l’Ile Saint Louis au Château Noir, l’imprenable forteresse de la Princesse Kotromanic… Hubert épousera-t-il Anne ou Ivana ? Et ce petit Henri ? Son coeur battra-t-il au diapason de celui de Jelisava ?
Un roman haletant, qui tient en haleine son lecteur jusqu’à la délivrance finale.


Fiche de Lecture

L’œuvre de X.B. Leprince a une place prépondérante dans la littérature Signe de Piste, et Karakoulé une place à part dans la liste imposante de romans écrits par cet ancien militaire de carrière, le colonel Suire.
Passionné d’histoire et de voyages, cet auteur nous a laissé une bibliographie talentueuse et touchant à de nombreux genres: scoutisme, aventures, policier, espionnage, avec à chaque fois des références historiques très présentes et quelques constantes, comme le jeune héros (ou une équipe d’amis, voire une patrouille), une héroïne et autant que possible un château dans un lieu où les paysages font corps avec la trame du roman.
Karakoulé n’échappe pas à cette construction à laquelle la narration descriptive ajoute une ambiance étrange et mystérieuse qui pénètre le lecteur et l’entraîne à la suite des protagonistes dans les dédales obscurs et inquiétants d’une citadelle transalpine.
Karakoulé est considéré à tort comme un roman d’espionnage. On ne peut se contenter de cette classification car l’espionnage n’y a que peu de place. Il s’agit plutôt d’un roman de mœurs habilement traité sous forme de «polar» même si les services secrets interviennent pour partie dans le déroulement de la fiction.
C’est une chronique insolite sur fond de décor de montagnes de Serbie au temps de l’ancienne Yougoslavie communiste. L’auteur, très documenté sur l’ensemble des sujets traités, nous convie à la rencontre d’un Français dont l’arrière-grand-oncle, Charif Pacha, fut lié à l’histoire du pays, avec la princesse Ivana Kotromanic qui règne sur la Zadrouga et sur le Château Noir. Leur but est de retrouver le trésor qui permettra à la princesse de s’affranchir de l’emprise communiste et de l’Etat. Une sombre affaire de pétrole qui éveille les intérêts des puissances concernées, France, URSS et Yougoslavie, donc les services spéciaux de ces mêmes pays.
X.B. Leprince aime le mystère et les situations ambiguës auxquelles il nous a habitué dans ses précédents ouvrages, mais il aime surtout écrire et décrire, rechercher l’image qui frappe le lecteur, le met en appétit, la périphrase délicate qui permet d’éviter le mot qui pourrait paraître grossier. Ainsi écrit-il: «Chaboissière n’employait jamais de ces vertes expressions qui permettent aux déconvenues de trouver un exutoire, mais son geste en dit beaucoup plus long.» (sic) Quel style pour exprimer ce que le général Cambronne résuma en un mot!
Une élégance du verbe, en rapport avec la complexité du thème développé. Cette manière fine de narrer a pourtant un revers. Parfois, les textes sont longs et peuvent devenir source d’égarement du lecteur dans les méandres de l’intrigue.

première partie de l’analyse de Michel BONVALET, extraite de l’Intégrale SIGNE DE PISTE Tome 5 – 1960-1970