Gérard VIGUIE

Auteur – Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste


Etat Civil :

Né en 1949 à Saint-Mandé (94)


Biographie

D’abord, les grandes dates de mon chemin :
1949 : Naissance à Saint-Mandé (94))
1953-1958 : enfance au Liban
1963-1967 : scoutisme en France
1968-1975 : études supérieures en France
1976 : Expédition polaire au Spitzberg
1979/80 : Traversée à dos de dromadaire du Tchad à Khartoum avec Patrice Franceschi, celui qui deviendra plus tard le capitaine du 3 mât « La Boudeuse »
1982: Première mission humanitaire en Afghanistan (mission clandestine, toujours avec Patrice )
1984 – 2000 : 16 ans de travail humanitaire ( urgences, reconstructions, conflits ..) avec les Nations Unies, au Soudan, Tchad, Afghanistan et Pakistan, Congo/Zaire et Rwanda, Sierra Léone et Libéria, Asie Centrale ex soviétique, Mozambique et Afrique du sud…
( En 1989 j’échappe de peu à la mort dans une embuscade au Sud Soudan. )
Mariage avec ma femme Héléna Koshéléva, le mariage civil a eu lieu en 1999 au Tadjikistan, où elle est née. Mon épouse est peintre miniaturiste. Nous avons 2 enfants nés en 1999 et 2001 Christian et Anastasya (ce qui veut dire résurrection). Ils sont scouts aujourd’hui.
2001 –2011 : Retour en France, travail à la direction des Etudes de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris et collaborateur de l’ONG humanitaire Acted


Bibliographie

La Caravane de l’Espoir, roman Signe de Piste (1987)
Le Fils du Lion, roman Signe de Piste (1988)
Les Chemins du Ouaddaï, roman Signe de Piste(2005)
Les Secrets de la Route de la Soie, roman Signe de Piste ( 2011)


Entretien

Partir d’abord, écrire ensuite ?
Comment m’est venu ce goût de l’aventure, des voyages et de la découverte ?
D’abord il y a mon enfance au Liban, mes lectures de jeunesse : de jules Vernes à Bob Morane…Mais surtout j’ai une dette envers le scoutisme où j’ai attrapé le goût des raids et de l’aventure. Je dois au scoutisme ma véritable éducation. Il m’a permis d’échapper au poison fatal du risque zéro, à celui du principe de précaution, qui nous fabriquent des générations de petits vieux de 20 ans. J’ai cherché également par où les anciens étaient passés, à comprendre, et à suivre leur exemple !
J’ai adoré les classiques du Signe de Piste, le Prince Eric, les dessins de Pierre Joubert.
Je n’ai jamais culpabilisé sur notre Histoire, et j’ai toujours aimé adresser un magnifique bras d’honneur au prêt à penser qui prétend nous enseigner le contraire dans ses écoles, livres, musés, films, etc … Ensuite, ayant été rejeté par les tests psycho des Terres Australes Françaises j’ai décidé de monter ma propre expédition polaire avec des amis, au Spitzberg, en 1976. Celle ci a été un succès qui m’a propulsé en dehors du piège de la médiocrité. Cette expérience démontre qu’il ne faut jamais se décourager …. Puis tout s’est enchaîné, entre études et voyages multiples jusqu’à l’aboutissement logique, un coup de téléphone me proposant un job dont personne ne voulait à l’époque à Juba au Sud Soudan.
J’ai plongé pour 15 ans et grimpé les échelons de l’action humanitaire, la reconstruction…. Jusqu’au jour où je me suis retrouvé trop haut, à ne plus faire que de la politique et des rapports …. Et puis il y avait mon vieux père… alors je suis rentré en France … mais l’ atterrissage dans ce vieux pays, qui cherche à oublier ses racines, a été brutal et difficile.
Mais c’est mon pays, notre pays …
Aldous Huxley écrivait : « L’expérience n’est pas ce qui arrive à un homme, mais ce que l’homme fait avec ce qui lui est arrivé .. » C’est exactement comme cela que je me suis construit, et j’ai pris des notes qui m’ont servi plus tard à écrire… par ailleurs j’ai été influencé également par les gens rencontrés, y compris des personnalités exceptionnelles, comme par mes lectures nombreuses et variées. Je peux citer en vrac certains d’entre eux : Conrad, Cendrar, Péguy, Arseniev, Kipling, jack London, Kessel, de Monfreid, Wolkoff, Raspail, Soljenitsyne, Frison Roche, ect…

Pourquoi écrire des romans destinés à la jeunesse ?
La jeunesse, trop flattée est en fait insultée. Cette jeunesse est aujourd’hui coincée entre une triste réalité : une société du principe de précaution et du risque zéro qui casse tout élan, et une littérature infantilisante, détachée du réel ou de l’ésotérisme de pacotille ..
Elle se réveille dans un monde médiocre qui renie son passé et ne s’aime pas ( exemple : déluge négatif sur les croisades, la colonisation, avec falsification de la vérité…) Je souhaite prouver que l’aventure est encore possible dans notre vaste monde et ceci à travers de projets plausibles, ou même qui ont existés ,sans malmener l’Histoire et en choisissant d’affirmer des valeurs chrétiennes essentielles qui sont en voie de disparition…. Nous sommes moins nombreux, mais la majorité le plus souvent se trompe de chemin. Je vomie l’apostasie Européenne actuelle et je pense que l’effondrement qui pointe est une sorte de châtiment mérité… nous devrons nous battre sous les décombres et reconstruire…
Mais comme je n’aime pas couler, j’essaye de survivre avec mes valeurs, et d’entraîner des jeunes derrière moi. Pas besoin que nous soyons si nombreux ! il suffit de faire envie, d’être propre et d’être prêt à se saisir des occasions qui finissent toujours par se présenter … Je n’écris pas pour être populaire ni pour gagner de l’argent, mais pour transmettre ce qu’une ou plusieurs générations défaillantes avaient souhaité enterrer, et en rêvant qu’une étincelle fasse repartir le feu chez quelques jeunes qui pourraient en entraîner bien d’autres… Mes titres sont des oeuvres de fiction appuyées sur le réel mais dans des proportions variées. Un roman ne vieillit pas comme un récit historique et peut transmettre l’essentiel qui est souvent invisible. Le cocktail varie : en fait il suffit d’observer la vraie vie. Partout la réalité dépasse la fiction, pas besoin de tomber dans la sorcellerie, l’absurde ou la falsification de l’Histoire ….
Par ailleurs nous vivons une époque où l’idéologie dominante a remplacé les héros d’hier par des personnages ordinaires, voir sordides, des victimes, des personnages pleurnichards… je veux prendre le contre pied, et redonner leurs chances aux personnages qui élèvent, emportent les jeunes vers les hauteurs où l’on respire, au lieu de se vautrer dans les caniveaux de la société. Je suis en phase avec Michel Menu et sa célèbre prière que tous les scouts connaissent. (1)
Mes personnages ? ils ressemblent à certains anciens du passé, mais aussi à des jeunes qui pourraient exister pour peu que l’on leur mette le pied à l’étrier …
Je ne me pose pas la question du succès ! je ne sais plus qui a dit ” ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait …” Je sais que j’écris pour une minorité qui sera le levain de demain ; il faut tenir, tenir, tenir et transmettre jusqu’à ce que la marée revienne nous soulever

La vraie révolte c’est nous, comme les Ayacks du livre de Jean Louis Foncine ( Pierre Lamoureux de son vrai nom ), que j’ai bien connu et qui m’a encouragé à écrire pour continuer la tradition du Signe de piste : nous maintiendrons !
(1) Prière de Michel Menu
Si tu ralentis, ils s’arrêtent,
Si tu faiblis, ils flanchent,
Si tu t’assieds, ils se couchent,
Si tu doutes ils désespèrent,
Si tu critiques, ils se démoralisent,

Si tu marches devant, ils te dépassent
Si tu donnes ta main, ils donneront leur peau,
Et si tu pries, ils deviendront des saints