Georges FERNEY
Auteur – Roman Jeunesse – Collection Signe de Piste
Etat Civil :
Georges CALISSANNE
alias Goeffroy X. PASSOVER
alias Patrick ROBIN
1909-1982
Biographie
Il n’est pas difficile d’évoquer un ami dont on peut serrer la main tous les jours. Cela l’est bien davantage lorsque cet ami n’est plus de ce monde. Emmanuel Bonfilhon de Règneiris, plus connu sous le pseudonyme de Georges Ferney, nous a quittés voilà maintenant bien des années, mais son œuvre demeure. Il comptait bien des cordes à son arc, à la fois coureur automobile, écrivain, pilote d’avion, photographe, historien, cuisinier, officier de réserve, astronome, juriste, latiniste, maquisard, gestionnaire, journaliste, cinéaste… Il avait fait tous les métiers et brillé en véritable « pro » dans les activités les plus diverses.
Natif de la région Paca, Georges est entré aux Scouts de France dès le début des années vingt. Remarqué pour la qualité picturale de ses images, il fournira durant plusieurs décennies de nombreuses photos aux revues du mouvement. En effet, dès le début du printemps 1930, c’est dans la revue Le Scout de France pour laquelle il était correspondant, qu’il publia ses premiers articles illustrés par ses propres clichés. Paraissant sous forme de feuilletons destinés à l’initiation des jeunes scouts à la photographie, ces publications dévoilent déjà l’étendue de ses connaissances quasi-encyclopédiques qui ravissaient son entourage.
Il convient donc de brosser un rapide portait du personnage. Oui, comment était-il ? De taille moyenne, mince, avec des cheveux drus vite devenus gris, le teint hâlé et des yeux d’un bleu si clair que je ne saurai oublier.
Je l’ai rencontré pour la première fois pendant Les Journées Nationales des Scouts de France, présidées à Strasbourg par le Maréchal Lyautey.
C’était bien avant la guerre de 1940 et je me souviens encore de cet élégant scout toulonnais d’adoption, vêtu d’un splendide imperméable blanc, qui s’était déplacé avec son avion personnel pour assister, appareil photo et caméra pathé-baby en bandoulière, à cette rencontre strasbourgoise.
Quelques temps plus tard, c’est au « Jam de 33 » que je retrouve mon Georges bardé d’appareils photos, accompagné par sa joyeuse troupe de la 5ème Sire-de-Joinville des Perdreaux de Toulon aux foulards gris bordé de rouge. Ils campent à proximité des scouts marins provençaux et de son ami toulonnais Pierre Grimaud, venus à Gödöllö avec leur commissaire de province le Général Valdant. Georges, qui fut l’un des photographes talentueux du scoutisme, monte à Paris, pour fixer sur la pellicule le 25ème anniversaire du scoutisme. Durant ce séjour dans la capitale, il approchera le monde du cinéma, faisant la connaissance de René Clair puis Julien Duvivier, qui tourne sur les bord de la Marne La Belle Equipe avec Robert Lynen, l’inoubliable « Poil de Carotte », tombé à vingt ans sous les balles d’un peloton d’exécution allemand. Aux premières heures de « la drôle de guerre », Georges, qui souhaite participer au combat, s’engage dans l’armée de l’Air. Démobilisé, il sort officier de réserve et devient maquisard
F. F. I…
Les années passent et les retrouvailles auront lieu au Signe de Piste où officiaient Maurice de Lansaye en compagnie de « Tante Mad » c’est-à-dire Mademoiselle Gilleron, directrice pour la France d’Alsatia, notre premier éditeur. Ayant pris Georges en amitié, elle l’encouragera dans sa carrière littéraire qui débute dès la libération avec la sortie en librairie de Fort Carillon, qui fit grand bruit lors de sa parution car son histoire est presque véridique et elle passionnera nos jeunes lecteurs.
Ce premier roman imposera d’emblée Georges comme un des virtuoses du Signe de Piste et instantanément, il deviendra le conseiller littéraire de la collection. Sa facilité d’écriture était telle qu’il était capable de rédiger pratiquement tout d’une traite et sans rature. On peut aisément dire qu’il fut longtemps l’éminence grise du Signe de Piste, corrigeant et réécrivant les manuscrits défectueux, ou adaptant et traduisant certains romans. Poursuivant une carrière qui débutait si bien sous le nom de Ferney, parurent ensuite La Ménagerie, Le Château Perdu, Le Prince des Sables, Le Chemin de la Liberté.
Mais comme Georges craignait de se voir accuser de monopoliser le Signe de Piste, c’est sous le pseudonyme de Patrick Robin que parurent La Maison de l’Espoir et L’Affaire Stani, sous celui de Geoffrey X Passover que furent publiés Joar de l’Espace et Les Survivants de l’an 2000, Sous celui de Georges Calissanne que furent édités Les Fils de la Cité et Le Roi d’Infortune, romans très différents les uns des autres, montrant combien son auteur avait su se renouveler, mais tous parus dans l’une des collections Signe de Piste.
Enfin, c’est sous le pseudonyme de Jean-Yves Corin que parut dans la collection Jamboree son roman La Cabane aux Chansons.
Mais Georges était avant tout un homme de cinéma, qui s’était voué corps, finances et âme au septième art, aussi bien producteur, scénariste, dialoguiste, metteur en scène, caméraman ou preneur de son. C’est dès la fin des années quarante qu’il entamera, d’après le roman de Claude Appell, la réalisation avec les Scouts de France, des Cent Camarades, le premier film Signe de Piste qui sortira sur les écrans en 1957.
Puis en 1951, il nous ramène du Jamboree de Bad-Ischl un documentaire de plus d’une demi-heure. Ensuite, Georges accompagne et filme une troupe de jeunes spéléologues scouts partis explorer le gouffre de la Pierre Saint Martin. De cette visite à des centaines de mètres dans les profondeurs de la terre, naîtra un autre documentaire scout. En 1954, il tourne à bord de « La Calypso » son premier film couleurs tiré du récit de Pierre Labat Le Merveilleux Royaume, retraçant l’histoire du premier groupe de plongée sous-marine des Scouts de France, ce sera le second film Signe de Piste.
Enfin en 1958, Georges adapte et fait de son roman Le Chemin de la Liberté un film scout et du même coup, il réalise le troisième film Signe de Piste.
Si un jour vos pas vous mènent aux abords de l’Etang de Berre, vous remarquerez une raffinerie. C’est là que s’élevait jadis la demeure d’Emmanuel Bonfilhon de Règneiris, dont le domaine s’étendait à perte de vue.
Bibliographie
- Ouvrages parus dans les collections Signe de Piste
- Sous le pseudonyme de Georges Ferney
- « Fort Carillon » (en un seul Volume) SDP n°16 (1944)
- « Le Pont des Morts » (Fort Carillon – Tome 1) SDP n°16 (1958) – SDP Fleurus (1996)
- « La Marche des Vivants » (Fort Carillon – Tome 2) SDP n°16 bis (1958) – SDP Fleurus (1996)
- « La Ménagerie » SDP n° 26 (1946)
- « Le Château Perdu » SDP n° 29 (1948) – SDP n° 29 (1954 & 1958) – Nouveau SDP n° 145 (1989) (Prix du roman pour enfants 1991)
- « Le Prince des Sables » SDP n° 30 (1948 – 1955) – traduit en allemand aux éditions Spurbücher n° 36 (1954) (Prix Larigaudie 1948)
- « Le Chemin de la Liberté » SDP n° 102 (1957)
- Sous le pseudonyme de Patrick Robin
- « La Maison de l’Espoir » SDP n° 139 (1960)
- « L’affaire Stani » SDP Junior n° 32 (1962)
- Sous le pseudonyme de Geoffrey X. Passover
- « Joar de l’Espace » Safari SDP n° 24 (1972) – traduit aussi dans Safari Aventura (collection portugaise) n° 10 (1973) et Safari Collection (collection espagnole) n° 3 (1975) – Nouveau SDP n° 65 (1978)
- « Les Survivants de l’an 2000 » Nouveau SDP n° 58 (1977)
- Sous le pseudonyme de Georges Calissanne
- « Les Fils de la Cité » Nouveau SDP n° 71 (1978)
- « Le Roi d’Infortune » Nouveau SDP n° 94 (1979) Ouvrage paru dans la collection Jamboree
- Sous le pseudonyme de Jean-Yves Corin
- « La Cabane aux Chansons » Jamboree Série Jeunes n° 52 (1961), et reparu en 2011