SCOUT
TOUJOURS ...SUR LA PISTE !
Louveteau connais pas ! A 11 ans, je
débarquais comme novice à la 6ème VERSAILLES.Des chefs
impressionnants issus du scoutisme clandestin ! Premier
grand camp en 1947 dans les Gorges du Tarn. J'étais loin de penser qu'elles
deviendraient ma « promenade du dimanche» ! Pas encore
scout, cependant, visite avec mes parents et mes deux frères (j'en ai eu un
3ème en 1944) au Jamboree de Moisson (avec BP en 1947).
Promesse à
12 ans. Engagement
sur l'honneur de servir de mon mieux: Dieu, l'Eglise, la Patrie ...à observer
la loi scoute. Scout un
jour, scout toujours!
Il fût (il
est) toujours le fil conducteur de mon parcours (terrestre !). J'ai donné
et j'ai beaucoup reçu.
François
MAURIAC a écrit: «nous méritons toutes nos rencontres, elles sont accordées à
notre destin et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer ».
C'est vrai ... c'est très vrai !
Alors
assistant à la 13ème Versailles, collège Jules FERRY, j'avais comme aumônier
l'abbé REY, en l'occurrence Jean D'IZIEU : « l'Equipe des quatre nations, les
Champions de la 443, signé Catherine, Patrice mon frère » etc ...
C'est au
cours d'une réunion pour préparer un voyage à Düsseldorf (échange scout
franco-allemand) organisé en partie par Jean D'IZIEU, que j'ai rencontré pour
la première fois Yves de VERDILHAC (Serge DALENS baptisé Maître chat). Loin de
penser également que je deviendrais un personnage clé de « la blanche» (dont
j'ai l'honneur de posséder le manuscrit) et que son fils Renaud deviendrait le
parrain de ma fille aînée Albane.
Petite
anecdote en passant: lors de cette réunion, un plateau de petits gâteaux
circulait. J'en avais repéré un ... que s'octroya Yves! Marquant ma déconvenue
(légère mais verbalement il faut croire pour qu'il l'ai entendu) il en croqua
la moitié et me balança l'autre ... ce fût notre premier contact (aérien !).
La suite
logique de ces rencontres me conduisit au «Pays perdu» sur le territoire «des
Ayacks» et du « Relais de la chance au Roy» ; soit à MALANS, près de PESMES
(HauteSaône) où Serge DALENS avait fait l'acquisition et la restauration de
l'ancien presbytère (avec quelques belles décorations de Pierre JOUBERT) et
ayant pour voisin ... Jean-Louis FONCINE (Pierre LAMOUREUX) !
Bien
entendu, j'amenai mes scouts sur cette (illustre) terre d'aventure (Matricule
512 de Jean VALBERT, Forêt de la Serre, grotte de l'Hermitage, etc ...) car«
devenu grand », j’étais alors chef de troupe, retour aux sources, de la 6ème
Versailles!
Bien
entendu, également mais dans une toute autre région, près du col de Saverne,
pas loin de Strasbourg, j'ai été rendre visite à la « Dame Blanche » de
Birkenwald.
Mais la Dame
n'était pas là. Peut-être était-elle à Swedenborg invitée du Prince Eric ou sur
le rocher de Monaco (Yves ayant dédicacé la série au jeune Prince Albert qui,
accompagné de sa maman la Princesse Grâce, était venu sur le stand Signe de
Piste lors d'un salon du livre à Nice).
Alors que
j'avais un poste d'inspecteur en réseau de distribution de carburant (TOTAL),
c'est à J.L FONCINE que je dois mon arrivée chez ALSATIA (j'ai habité 17 rue
Cassette, ancien hôtel particulier du Cardinal de la Vigerie), mais pas pour ce
qu'il avait souhaité en me mettant en contact avec son nouveau PDG à Colmar,
siège de la société.
En effet,
ALSATIA regroupait plusieurs activités dont celle d'importation de la marque
allemande NESTLER (matériel de dessin et d'équipement de bureaux d'études).
Or de
formation de base, j'étais dessinateur industriel, ayant fait mes débuts au
centre atomique de SACLAY.
En appareil
à dessiner, NESTLER venait de lancer sur le marché un nouveau modèle dit « à
chariot» qui permettait un gain de place dans l'agencement des bureaux. Etant
donné mon expérience pratique en ce domaine, je fus engagé illico ... mais pas
pour l'édition comme l'avait espéré J.L FONCINE, mais comme technico commercial
de ce nouvel appareil (plusieurs centaines vendus rien qu'au métro de Paris
pour la création du RER).
Cependant,
je côtoyais l'édition, ayant mon bureau à côté de FONCINE et habitait sur place
à l'étage du dessus.
C'est à ce
moment qu'arrive comme jeune patron Jean-Paul GISSEROT (Jean-Paul BENOIT:
«médecin des nuages », «le passager de la nuit », etc...) dont j'avais fait
connaissance à MALANS sur la terrasse de DALENS.
Parallèlement
à mon activité dessin, nous avions quelques échanges sur l'édition.
Un jour, il
me présenta la maquette d'une nouvelle relance du SDP en me disant qu'il
cherchait un nom pour cette nouvelle présentation.
Le
lendemain, la chose était faite car ayant suivi une Peugeot en remontant la rue
de Rennes vers Montparnasse sur laquelle figurait un autocollant vantant les
exploits de la marque à un safari africain, j'ai pensé qu'en conservant la
PISTE et en ajoutant SAFARI... le mariage pouvait coller. Ce qui fût fait en
appelant la nouvelle collection «SAFARI-SIGNE DE PISTE ».
Quand à
Pierre JOUBERT, de ses séances de signatures, à MEUDON, je l'ai surtout connu
lorsqu'avec la grande équipe du Signe de Piste, il est venu passer ses vacances
à notre mas où il a eu le charmant réflexe de croquer nos enfants. Surprise,
pour ce faire, il a simplement sorti un petit carnet de sa poche sur lequel il
a pris quelques notes. Un mois
après, il m'envoyait le dessin (ci-joint). Pour retenir
cet (historique !) moment, j'avais pris une photo que j'ai comparée au
résultat: époustouflant! non seulement mes enfants étaient beaux (ce qui est
normal puisque ce sont les miens !) mais le plus était que Pierre les avait
«joubertisés » !
Depuis son
séjour au mas, Joubert m'a ennoblit en m'appelant « le Seigneur de Génolhac »
ce qui fit un certain effet dans le cercle de ses jeunes admirateurs qui
l'entouraient lorsque je lui rendais visite (la dernière fois malheureusement)
à Viroflay, lors d'une séance de dédicaces.
Je
m'émerveillais de la virtuosité avec laquelle il faisait encore des dessins
alors que sa vue fichait le camp et l'interrogeais à ce sujet. Il me répondit:
«je n'ai pas besoin de voir, ma main est tellement habituée qu'elle travaille
toute seule » ...
En 1970, je
quittais ALSATIA pour m'installer à Marseille afin de me rapprocher de notre
propriété familiale cévenole.
En 1981, j'organisais
un rassemblement de la fine équipe SDP parallèlement à un camp scout dont le
chef était Alain GOUT et ses assistants les «TINTIN» (fils jumeaux de JL FONCINE)
et les fils de Serge DALENS, Renaud et Rémi de VERDILHAC.
Jean-Paul
GISSEROT faisait partie de la bande ( ... pas des Ayacks !). Il quitta les
Editions pour créer celles de OUEST-France et vint me rechercher sur Marseille
pour lancer le réseau sur Provence Côte d'Azur.
C'est
plusieurs années qu'après être passé par SUD OUEST, il créa sa propre maison
d'édition. Pour ce qui me concerne, je suis retraité de OUEST FRANCE -EDILARGE.
Je ne peux
pas écrire mon parcours scout sans évoquer une rencontre d'ado qui m'a
profondément marqué.
Cet homme
fût mon Baden POWELL personnel. Il en avait la stature, l'allure, la classe et
le grade de Colonel de cavalerie (en retraite), mort comme lui à 84 ans.
Alors que
l'on peut penser qu'Edmond ROSTAND a totalement inventé le personnage de Cyrano
de BERGERAC, celui-ci a bel et bien existé en tant que poète, philosophe et fin
bretteur au XVIIème siècle portant le nom de Savinien II de Cyrano de Bergerac
et se situe en cousinage dans l'arbre généalogique de mon BP Colonel qui lui
est un CORBIAC (de). Sur une propriété d'une centaine d'hectares dont 17 de
vignobles (élevant un « Pécharmant» haut de gamme qui vaut le détour et dont
DALENS fait allusion dans « la Blanche»), mon colonel recevait plusieurs unités
scoutes à la fois, un petit « Jam » en quelque sorte ! Dans
l'ancienne orangerie se dressait la «salle des scouts », véritable décor à la
Joubert (cf dessin) ; Tous scouts de passage pouvaient s'y installer.
Après un
camp avec la 6ème Versailles, j'y revenais avec la Haute Patrouille pour
participer aux vendanges.
Aujourd'hui
avec les petits Aimery et Hugues de CORBIAC, j'en suis à la cinquième
génération (ayant connu leur arrière arrière-grand-père !) d'amitié (scoute) et
d'affection ... et toujours de l'émotion lorsque je reviens à Bergerac. Pour l'anecdote:
je n'ai pas habité à Versailles mais à Jouy-en-Josas à quelques kilomètres.
Jouy est« royalement« connu pour sa célèbre toile imprimée (Louis XVI).
Le colonel
ayant appris le nom de mon village de provenance, me fit signe de le suivre, et
dans la galerie principale du château, ouvrit la porte du premier salon ...
c'est ainsi que je découvris l'authentique toile de Jouy, salon toujours
parfaitement entretenu à ce jour.
A vingt ans,
j'étais chef de troupe à la « première Jouy» et jeune dessinateur industriel.
J'attendais avec une certaine appréhension mon ordre d'incorporation pour le
service militaire (obligatoire à l'époque). Appréhension
d'autant plus vive que je venais d'apprendre la mort tragique de mon ex-chef de
patrouille égorgé au cours d'une embuscade dans les tristement célèbres Gorges
de Palestro en Kabylie.
Habitant
chez mes parents, je guettais la boîte aux lettres pour être le premier
informé, sachant que mon père avait pour ami le Général Cressaty, pilote
personnel du Président de la République de l'époque, René COTY. Je ne
voulais pas avoir un régime de faveur et penser qu'un autre puisse partir à ma
place ! Il n 'y a
pas eu « d'Adieux de Fontainebleau» car mes parents apprirent mon arrivée à
Oran le 14 juillet 1956 lorsqu'ils étaient en vacances. Parti pour 18 mois ...
j'en ai fait 30 ! Débarqué en
civil sans aucune préparation militaire, de 2ème classe je fus Caporal puis
Sergent pour finir Sous-lieutenant après un passage à l'Ecole d'Officiers de
CHERCHELL.
Belle
progression ... grâce au scoutisme !
Ma « gloire»
fût qu'aux différents grades auxquels j'ai eu l 'honneur de servir, je n'ai pas
eu de mort ni de blessés parmi les hommes qui m'ont été confiés. Seigneur,
apprenez-nous à être généreux ... A combattre sans souci des blessures ! Blessé,
c'est moi qui le fût (citation à l'ordre de l'armée avec palme).
Ais-je
mérité toutes ces rencontres ? J'ai surtout
essayé de les déchiffrer.
Hervé SERVAL CHAPTAL - mars 2016
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