GIL LES LAVRAS - Roman Jeunesse - Collection Signe de Piste
|
Fiche Lecture :
| À
la mort de sa grand-mère, Michel apprend que de la famille paternelle l'attend
au Brésil. C'est rapidement qu'il quitte la France afin d'aller la retrouver et
rencontrer non seulement ses cousins, mais aussi son grand-père Michel d'Argy,
et l'intriguant Gil.
C'est
par les yeux de Michel que le lecteur est transporté dans un monde totalement
inconnu, autant par le pays, que par les personnes qu'il rejoint. Michel ne
connaît pas ces membres de sa famille et il va devoir s'accoutumer à sa
nouvelle vie tout au long du récit.
Ce
sont les relations qu'il entretient avec ses cousins, mais surtout Gil et son
grand-père qui portent le récit.
En
réalité, le roman transporte plus au cœur de la relation entre Gil et monsieur
d'Argy. Michel est le médiateur, le doux qui peut réconcilier ces deux
personnalités très fortes et quelque peu blessées.
Les
liens familiaux sont intrigants et compliqués. Monsieur d'Argy possède plus une
figure d'autorité, de mentor, d'éducateur que celle d'un parent. Il n'a pas
envers Gil la douceur qu'il a pour Michel, et sa bienveillance ne se manifeste
pas de manière calme. Gil est un personnage intelligent, un peu orgueilleux
mais soucieux de bien faire et de se faire aimer de son grand-père. Quant à son
grand-père, sa propre maladresse et le côté buté de Gil empêchent des rapports
plus doux entre eux. Les liens entre ces deux personnages sont forts, chargés
de tension durant tout le roman et ne pourront s'apaiser qu'avec l'arrivée de
Michel. C'est l'évolution de ces rapports qui soutient l'intrigue dans le récit
de Jacques Da Cunha de l'incompréhension entre les deux personnes à
l'expression de l'amour familial qui les traverse.
L'attitude
de Monsieur d'Argy peut parfois faire écho à celle des éducateurs dans certains
romans du XIXe siècle, tels que ceux de la Comtesse de Ségur, comme Les
Malheurs de Sophie où la mère de Sophie incarne une figure d'autorité.
L'attachement se mesure par une éducation stricte mais néanmoins bienveillante.
Jacques
Da Cunha donne ici à comprendre un amour et une perception de l'éducation et de
la relation familiale différente de celle donnée à un enfant aujourd'hui. Le
ludique n'est pas particulièrement mis en avant dans l'éducation mais cette
dernière se veut toujours juste, bienveillante et censée aussi bien pour Michel
que pour Gil. Claire B. mars 2017
|
Fiche Lecture :
| Michel
est un orphelin élevé par sa grand-mère en France. À la mort de celle-ci, il
apprend par le testament qu'une partie de sa famille, du côté paternel, vit au
Brésil et va l'accueillir. C'est rapidement qu'il quitte alors son école, ses
amis, la France pour se rendre au Brésil, à l'autre bout du monde, en terre
inconnue pour y retrouver ses cousins et son grand-père, Monsieur d'Argy.
Il
est amusant de recevoir les questions saugrenues (d'un point de vue plus actuel)
de ses camarades qui apprennent son départ. Ces dernières prennent très peu de
place au sein du récit puisqu'elles ne font que quelques lignes mais en disent
long sur une certaine perception de ce qui est exotique. Les camarades de
Michel se demandent s'il va rencontrer des indiens, ou même des
cannibales! Ils ont une idée préformée de ce que peut être le lointain,
idée fantasmée à travers ce qu'ils auraient lus ou vus dans des carnets, des
journaux, des livres. Ils rappellent le moment des grandes découvertes, qui ont
alimenté des histoires basées sur les quelques descriptions et carnets des
vrais voyageurs, marins, scientifiques, émissaires...
Peut-être
pourrait-on croire que cette vision très fantasmée du monde lointain (parfois
péjorative) n'est plus aujourd'hui, dans nos sociétés sur-médiatisées et
surtout mondialisées... cependant c'est lorsque l'on voyage vraiment que l'on
peut s'apercevoir que nous avons tous, positivement ou négativement des a
priori sur les endroits où nous allons. Dans un sens, y penser fait partie
du voyage et de sa préparation.
Comme
une introduction au voyage, le roman de Jacques Da Cunha présente un univers
coloré et très détaillé sur le Brésil. D'origine brésilienne, elle peut se
laisser aller à décrire un univers qu'elle connaît bien, dans lequel elle a
vécu. Nous pouvons alors confondre nos yeux avec ceux de Michel qui découvre
ces lieux nouveaux. Comme lui, nous n'y connaissons peut-être rien et nous
pouvons observer ce qui nous entoure, presque spectateurs. Comme lui, nous
découvrons aussi la langue, les mœurs, la famille de Michel, et nous devons
nous y accoutumer. La vie brésilienne, celle des grands maîtres blancs des
plantations, l'ambiance, le milieu des chercheurs de diamants, les domestiques,
la violence parfois des traitements sont autant de points qui relient ce récit
à une part de réel, à l'époque à laquelle il se passe.
Les
détails rendent crédibles l'histoire et le mouvement des personnages au sein de
celle-ci, le récit est rendu vrai par les descriptions des plantes, les mots
étrangers disséminés ci et là.
Finalement,
en dehors d'une histoire familiale, Gil des Lavras est aussi un beau
carnet de voyage où l'on peut presque voir les plantes, les décors et leurs
caractéristiques avec autant de précision que dans les carnets scientifique. Le
récit nous entraîne un peu nous-même à voyager et ouvrir ses horizons.
C.B. février 2018 |
|
Jacques Da CUNHA | Parutions :
- 1971 - Safari-Signe de Piste n° 12 - 2015 - Collection Signe de Piste n°48 - Editions Delahaye
|  |
Aujourd'hui disponible

|

| |
|
|
Résumé : |
Michel, l’orphelin venu de France aux Lavras pour y retrouver sa famille brésilienne, réussira-t-il à la conquérir ? Plongé
au cœur des discordes de deux clans farouchement ennemis, verra-t-il la
guerre s’éterniser, ou surgir enfin la colombe de la paix ? Car,
malgré ses quatorze ans, le chef de l’un des clans, c’est Gil, le cousin
germain de Michel. Orphelin comme lui, indomptable et fier…
| |
|
|
|